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Analyse. Somalie – Ethiopie. La corne de l’Afrique au bord de l’embrasement

Dans le cadre d’un mémorandum d’entente (MoU) historique signé le lundi 1er janvier 2024 entre l’Éthiopie et le Somaliland, accordant à l’Éthiopie enclavée un accès au littoral du Somaliland, les tensions dans la corne de l’Afrique atteignent un niveau préoccupant.

Le lundi 1er janvier 2024, un accord est conclu entre l’Éthiopie et le Somaliland, permettant à l’Éthiopie de contourner l’Érythrée pour accéder au littoral.

L’Éthiopie avait perdu l’accès à ses ports en mer Rouge au début des années 1990 après la guerre d’indépendance de l’Érythrée, la privant ainsi de liaisons maritimes. En réaction, le président somalien Hassan Sheikh Mohamud a annulé l’accord d’accès à la mer signé entre l’Éthiopie et le Somaliland le samedi 5 janvier, affirmant que le Somaliland est légalement une partie de la Somalie selon le droit international et national.

En conséquence, le président somalien a entamé une visite en Érythrée pour obtenir un soutien concret à l’opposition de Mogadiscio à l’accord entre l’Éthiopie et le Somaliland. Cependant, cette décision ne fait pas l’unanimité au Somaliland, entraînant la démission du ministre de la Défense en signe de protestation contre l’accord avec l’Éthiopie.

 

Dans le même temps, cet accord a également provoqué des remous en Somalie, se manifestant par un réaménagement inattendu au sommet de la défense somalienne, avec la démission du ministre de la Défense et du chef des armées en pleine recrudescence des attaques du groupe islamiste Al-Shabab.

D’un autre côté, le chef d’état-major des forces de défense nationale éthiopiennes et le chef d’état-major des forces armées du Somaliland ont tenu des discussions le lundi 8 janvier sur une éventuelle coopération militaire.

 

Déstabilisation générale de la region

 

L’adage selon lequel « l’ennemi de mon ennemi est mon ami » prend toute sa signification dans ce contexte. Bien que le groupe Al-Shabaab (AS) soit considéré comme l’ennemi existentiel du gouvernement fédéral de la Somalie (FGS), la désapprobation de cet accord par le groupe a conduit à une alliance entre les deux contre l’Éthiopie.

Dans le dilemme de sécurité régionale par rapport à l’Éthiopie, l’Érythrée et le FGS se retrouvent du même côté, les incitant à s’allier contre cet ennemi commun.

Par ailleurs, le président somalien, Hassan Sheikh Mohamud (HMS), pourrait envisager de se rendre en Égypte, étant donné l’opposition de ce pays à l’Éthiopie en raison du différend sur le Grand Barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD). Cependant, un soutien de l’Égypte à la Somalie expose cette dernière aux réactions potentielles des Émiratis et des Saoudiens, proches de l’Éthiopie, qui pourraient reconsidérer leurs prêts à l’Égypte.

Il est également possible que le HMS visite la Turquie, compte tenu de la présence de sa plus grande base à l’étranger en Somalie. La Turquie étant un partenaire proche de l’Éthiopie, elle doit exercer une prudence considérable dans son équilibre régional entre l’Éthiopie et la Somalie avant de fournir un soutien financier et/ou militaire au FGS dans ce contexte tendu.

Enfin, pour ne rien arranger, en décembre dernier, l’ONU a levé l’embargo sur les armes qui durait depuis trois décennies dans ce pays. Bien que cela ait été destiné à renforcer les capacités antiterroristes de la Somalie, Mogadiscio exploitera probablement cette mesure pour renforcer ses capacités conventionnelles à la place.

 

La Redaction

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