Abdoulwahab Ould Choghib, haut responsable de Daesh au Sahel éliminé par l’armée malienne
L’armée malienne a annoncé la mort d’Abdoulwahab Ould Choghib, l’un des principaux dirigeants de Daesh au Sahel, lors d’une opération à Inarabane, soutenue par des hélicoptères et avions de chasse russes.
L’opération, baptisée Keletigui, a réussi à neutraliser Choghib et treize autres membres de l’État islamique au Grand Sahara. Le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, a salué le courage des soldats maliens et remercié la Russie pour son soutien. Choghib, d’origine mauritanienne, avait rejoint Daesh en 2015 après avoir quitté Al-Qaïda au Maghreb islamique.
À la tête de l’EIGS, il avait revendiqué ou orchestré de multiples attaques meurtrières contre les forces maliennes, les casques bleus de la Minusma, les militaires français de l’opération Barkhane, ainsi que les populations civiles, principalement dans la zone connue sous le nom des « trois frontières » entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso.
Abdoulwahab Ould Choghib était également impliqué dans le massacre de plusieurs centaines de civils dans la région de Ménaka entre 2022 et 2023, selon un rapport de l’ONU¹. Il faisait l’objet de recherches par les autorités maliennes, qui avaient mis sa tête à prix, ainsi que par la justice internationale, l’accusant de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.
La disparition d’Abdoulwahab Ould Choghib marque un tournant dans la lutte antiterroriste au Sahel, où Daesh et Al-Qaïda rivalisent pour le contrôle du territoire et des ressources. Selon les experts, l’EIGS pourrait traverser une crise de succession, voire une scission, suite à la perte de son leader charismatique.
Cette opération survient également dans un contexte de redéfinition des alliances régionales, avec le retrait des forces françaises et le renforcement de la coopération militaire et économique entre la Russie, le Mali et d’autres pays du Sahel, tels que le Niger et le Tchad.
Le Mali, membre de l’Alliance des États du Sahel (AES) aux côtés du Burkina Faso, du Niger, du Tchad et de la Mauritanie, fait face à la menace terroriste avec une force conjointe de 15 000 hommes. Cette force mène des opérations transfrontalières contre les groupes djihadistes, en coordination avec l’Union africaine et les Nations unies.
Le président malien, le colonel Assimi Goïta, a récemment réaffirmé son engagement à suivre la feuille de route de la transition, qui prévoit l’organisation d’élections présidentielle et législatives en février 2024, dans le but de rétablir un pouvoir civil démocratiquement élu.