Crise au Sénégal : l’élection présidentielle reportée au 15 décembre 2024
Dans la nuit, le Parlement a officialisé le report de l’élection présidentielle après des débats houleux qui ont débuté tôt dans la journée et se sont prolongés jusqu’à une heure avancée. L’atmosphère était tendue, avec des échanges musclés entre députés, certains opposants au projet de loi étant même évacués de la salle par les forces de l’ordre.
Suite au vote parlementaire, qui s’est déroulé dans un climat de confusion, les représentants de l’opposition ont vivement critiqué ce qu’ils considèrent comme une dérive autoritaire du pouvoir. « La situation est désastreuse, elle porte préjudice à l’image du Sénégal et je crains que nous ne puissions nous remettre rapidement de cette crise démocratique », a réagi Ayib Daffé, député de l’opposition.
🔴🇸🇳Coup d’État constitutionel au #Sénégal ?
Des députés de l’opposition ont été évacués de l’Assemblée nationale par les gendarmes, alors que l’Assemblée adoptait la loi pour un report de la présidentielle au 15 décembre 2024. pic.twitter.com/qSg3QBRjLK
— Philippe Grenier (@actu_grenier) February 6, 2024
Dans un contexte de tensions exacerbées, les autorités ont décidé de couper l’accès à internet dans le pays dès lundi. Cette mesure, qui vise souvent à étouffer les mouvements de contestation, avait déjà été utilisée par le gouvernement sénégalais en juin 2023, lors d’une précédente crise politique.
De nombreuses organisations de défense des droits, tant nationales qu’internationales, ont vivement condamné ces restrictions à l’accès à internet ainsi que la suspension de la licence de la chaîne de télévision privée Walf TV. Elles ont exhorté les autorités à faire preuve de retenue dans l’usage de la force, à éviter les arrestations arbitraires et à respecter les libertés fondamentales. « Le Sénégal était depuis longtemps considéré comme un modèle de démocratie dans la région. Cette réputation est aujourd’hui sérieusement compromise », a souligné Human Rights Watch.