Les Sénégalais votent dimanche prochain pour élire le 5ème président du pays
Les électeurs sénégalais se rendent dimanche prochain aux urnes pour élire leur cinquième président, et ce après plusieurs semaines d’attente suite à la décision du chef de l’Etat sortant Macky Sall de reporter le scrutin qui était initialement prévu le 25 février 2024.
Plus de sept millions d’électeurs sénégalais inscrits sur le fichier électoral devront ainsi choisir le successeur de Macky Sall, parmi les 18 candidats qui avaient été validés en janvier par le Conseil constitutionnel: 17 hommes et une femme qui, tous, briguent un premier mandat.
C’est la première fois dans l’histoire du Sénégal que le chef de l’Etat sortant ne se présente pas à l’élection. Le président Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, avait désigné celui qui était son Premier ministre, Amadou Ba, comme le candidat de son camp.
Dans son programme, Amadou Ba dit viser une victoire dès le premier tour.
De son côté, le camp de Bassirou Diomaye Faye, candidat du parti « Pastef » dissous dirigé par l’opposant Ousmane Sonko vise, lui aussi, une victoire.
Les deux opposants viennent de recouvrer leur liberté le 14 mars après plusieurs mois de détention suite à l’adoption d’une loi d’amnistié générale par l’Assemblée nationale le 6 mars, dont le but est d’apaiser le climat social dans le pays.
Dans sa première sortie médiatique après sa libération le jeudi 14 mars, Ousmane Sonko a lors d’une conférence de presse tenue vendredi dernier, prédit une « large victoire » du candidat Bassirou Diomaye Faye dès le premier tour de la présidentielle.
« Si l’élection se déroule bien, je ne pense pas qu’on fera moins de 60% », a estimé Sonko, maire de Ziguinchor (Sud), précisant que le programme de Pastef « n’est que la continuité du projet qu’il portait lors de la présidentielle de 2019 », remportée par Macky Sall et dans laquelle lui est arrivé 3ème.
Parmi les concurrents, se trouve également Babacar Ngom présidente du mouvement de l’Alternative pour la relève citoyenne (Arc). Elle est la seule candidate qui reste en course après le retrait de Rose Wardini dont la découverte de sa nationalité française a perturbé son élan.
Le gouvernement sénégalais par la voix du nouveau ministre de l’Intérieur, Mouhamadou Makhtar Cissé, s’était dit engagé à assurer « la bonne organisation » de l’élection présidentielle du 24 mars prochain.
Quelque 7.033.854 électeurs inscrits dans le fichier électoral sont appelés aux urnes le 24 mars pour élire le cinquième président de la République du Sénégal, après Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall.
Ce chiffre représente une augmentation de plus de 300.000 électeurs par rapport à l’élection présidentielle de 2019, remportée par Macky Sall, le chef de l’Etat sortant qui ne va pas se présenter pour un 3ème mandat et qui quitte le pouvoir le 2 avril prochain.
Pour cette élection, la carte électorale recense 6341 lieux de vote dans lesquels les citoyens accompliront leur devoir dans 15.633 bureaux de vote.
S’agissant des 338.040 Sénégalais inscrits à l’étranger, 367 lieux de vote sont mis à leur disposition où ils voteront dans 807 bureaux de vote.
Les résultats provisoires du premier tour de la présidentielle seront proclamés au plus tard le 1er avril 2024 par la Commission nationale de recensement des votes, soit un jour avant la fin du mandat de Macky Sall.
Dans le cadre du suivi de ce scrutin, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a indiqué qu’elle va déployer au Sénégal une mission d’observation électorale de 130 membres dirigée par l’ancien sous-secrétaire général des Nations unies, le nigérian, Ibrahim Agboola Gambari.
Pour sa part, l’Union européenne a également annoncé le déploiement d’un groupe de 42 observateurs le 22 mars qui va s’ajouter aux 38 autres déjà déployés sur le terrain depuis le 18 du même mois.
A noter que le président de la République du Sénégal est élu pour un mandat de cinq ans au scrutin uninominal majoritaire à deux tours. À la suite du référendum constitutionnel de 2016, la durée du mandat a été réduite de sept à cinq ans. Cette durée avait déjà été en vigueur avant 1993 et pour le scrutin de 2007.
La date du deuxième tour probable n’est pas encore fixée par les autorités du pays.