Le Gabon se prépare au référendum constitutionnel, étape clé avant la présidentielle de 2025
Les autorités de la transition au Gabon s’apprêtent à organiser, avant la fin de l’année, un référendum constitutionnel, qui devrait aboutir, entre autres, à un régime présidentiel avec un mandat de 7 ans renouvelable une fois.
Ce référendum, qui mobilisera plus de 27 milliards de francs CFA, est le 2ème du genre organisé au Gabon depuis l’indépendance. Il s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des résolutions du Dialogue national inclusif, tenu en avril dernier.
Ce Dialogue avait regroupé quelque 680 délégués venus de tout le pays, ainsi que des représentants de la diaspora. Cette consultation avait notamment pour objectif de fixer la durée de la transition et de proposer l’organisation politique, économique et sociale de la nation.
Dans cette optique, le référendum constitutionnel constitue un pas important vers l’organisation de l’élection présidentielle prévue en août 2025, selon le chronogramme établi par le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), pour la bonne marche de la Transition.
Le projet de la nouvelle Constitution, dont les grandes orientations ont été adoptées lors du dialogue national, a été remis récemment au président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, qui a donné ses instructions pour que le document soit transmis au Parlement avant le 10 septembre, date probable de la convocation du congrès constituant.
Se félicitant d’une « grande avancée » avec la présentation du rapport final de la nouvelle constitution, M. Oligui a fait valoir que ce texte a pour ambition de « répondre aux aspirations du peuple ».
« Ainsi, chaque citoyen pourra prendre part à la construction de notre avenir commun, » a-t-il dit.
Structuré en 12 titres et 24 chapitres, le projet de la nouvelle constitution a également fait la part belle aux valeurs humaines, à la protection de l’environnement, à la réaffirmation de l’engagement de l’État et au renforcement des institutions.
Lors de la présentation du projet au président de la Transition, la ministre de la Réforme des institutions, Murielle Minkoue, a expliqué qu’en vertu de la nouvelle constitution, « le Président sera élu au Scrutin uninominal à deux tours pour un mandat de 7 ans renouvelable une fois ».
« La candidature à cette haute fonction est notamment réservée aux Gabonais nés de parents eux-mêmes nés Gabonais, » a-t-elle détaillé.
Elle a fait savoir que le prochain président assumera désormais la plénitude du pouvoir exécutif avec, à ses côtés, le vice-président de la République et l’ensemble des membres du gouvernement.
Soulignant l’importance dudit projet en tant que « réponse aux attentes légitimes du peuple gabonais », elle a soutenu que la constitution proposée réaffirme l’engagement du Gabon à protéger l’environnement et consacre des droits intangibles, notamment en matière de gouvernance électorale et de respect des mandats présidentiels.
Depuis la présentation des résolutions du Dialogue national, à la remise du projet de la nouvelle constitution, le processus de réforme constitutionnelle suscite un vif intérêt auprès de l’opinion publique et des forces vives de ce pays.
A cet égard, le parti de l’Union nationale a exprimé son soutien de principe au référendum constitutionnel, mais souhaite que le texte soit examiné par toutes les institutions de la Transition avant d’être soumis au vote. L’objectif étant de garantir un texte consensuel, représentant le « vivre ensemble, » afin d’éviter des désaccords futurs.
Pour l’ancien candidat à la présidentielle, Jean Delors Biyogue Bi Ntougou, cette Constitution est cruciale pour restaurer et renforcer les institutions gabonaises.
Cet universitaire a, dans ce sens, mis l’accent sur la nécessité d’une gouvernance transparente et équitable, exprimant son soutien au projet de la future Constitution, qui constitue une opportunité de « renouveau institutionnel ».
Le référendum constitutionnel est une étape cruciale dans le processus de transition engagé suite au Dialogue national inclusif. Alors que le projet de la nouvelle Constitution promet de réaffirmer les valeurs fondamentales du Gabon et de renforcer les institutions, le défi majeur reste la mise en place d’un texte véritablement consensuel.
Pour de nombreux observateurs, le succès de cette réforme dépendra de la capacité des autorités à garantir une gouvernance transparente, un respect des équilibres politiques et un engagement fort en faveur de l’inclusion de toutes les composantes de la société gabonaise.