Mahamat Idriss Déby à Budapest au moment où la Hongrie prend pied au Sahel
Quand les Occidentaux battent en retraite au Sahel, où la Russie renforce son emprise, l’imprévisible Hongrie de Viktor Orban compte prochainement envoyer deux cents soldats au Tchad, une mission inédite pour le pays d’Europe centrale.
Symbole de ce rapprochement, le président tchadien Mahamat Idriss Déby est arrivé ce week-end à Budapest et de nouveaux entretiens ont lieu lundi 9 septembre avec le premier ministre hongrois. Selon le dirigeant nationaliste, « le Tchad est un pays-clé dans la lutte contre l’immigration », ainsi que contre le terrorisme et, au cours de l’année écoulée, la Hongrie, membre de l’OTAN, a nettement intensifié ses relations avec N’Djamena.
Elle a ouvert un centre d’aide humanitaire et une représentation diplomatique, tout en signant des accords dans l’agriculture ou l’éducation. Elle a aussi prévu de déployer des troupes pour former les forces locales contre les djihadistes. Historiquement peu présent en Afrique, le pays a développé sous l’égide de Viktor Orban une diplomatie tous azimuts, se rapprochant de Moscou, Pékin ou encore de l’Asie centrale.
Il lorgne également depuis des années sur le Sahel, où il veut jouer « un rôle militaire plus actif » pour gagner en expérience, explique à l’Agence France-Presse Viktor Marsai, directeur de l’Institut de recherche sur la migration basé à Budapest.