Accord entre Veolia et le Maroc pour un grand projet de dessalement d’eau de mer
Le spécialiste français de l’eau et du traitement des déchets Veolia a signé mardi un protocole d’accord avec le Maroc en vue d’y développer un projet de dessalement d’eau de mer, présenté par le groupe comme le plus grand d’Afrique et le deuxième plus grand au monde.
« Les besoins en eau de près de 9,3 millions d’habitants » seraient couverts par l’usine qui pourrait sortir de terre en vertu de cet accord, signé à l’occasion d’une visite du président français Emmanuel Macron à Rabat, selon Veolia.
L’usine ainsi construite permettrait d' »approvisionner les régions de Rabat-Salé-Kénitra et de Fès-Meknès, « particulièrement touchées par la sécheresse », souligne Veolia.
Situé à proximité de Rabat sur la côte atlantique, le projet, qui sera structuré en tant que partenariat public-privé, comprendra la construction, le financement et l’exploitation de l’usine par Veolia durant 35 ans.
L’usine doit produire 822.000 m3 d’eau potable par jour, soit 300 millions de m3 par an.
Veolia n’a pas communiqué de montant pour ce projet.
Lors de l’annonce d’un contrat remporté en mai dernier pour dessaler l’eau de mer dans les Émirats arabes unis, le géant de l’eau et des déchets avait annoncé un montant de 300 millions d’euros pour une usine d’une capacité de production équivalente.
Le groupe promet « le prix de l’eau le plus compétitif sur l’ensemble du cycle de vie de l’installation », laquelle pourra être alimentée en électricité décarbonée, principalement issue de sources renouvelables.
« Nous sommes pleinement conscients de l’urgence de la situation et fiers de contribuer à ce projet majeur, qui renforcera la résilience hydrique du pays », a déclaré Estelle Brachlianoff, directrice générale de Veolia, citée dans le communiqué.
Le Maroc fait face à sa pire sécheresse depuis près de 40 ans, qui dure depuis six ans et menace le secteur clé de l’agriculture (11 à 14% du PIB et plus d’un tiers de la population active), aggravant son stress hydrique.
Dans leur ensemble, les stations de dessalement devraient fournir « plus de 1,7 milliard de mètres cubes par an » et couvrir « plus de la moitié » des besoins du pays en eau potable à l’horizon 2030, a promis le Roi Mohammed VI récemment.
Le pays mise aussi sur l’eau de mer pour sauver son agriculture: en 2023, 25% de l’eau dessalée a été consacrée à ce secteur, qui consomme plus de 80% des ressources en eau du pays et emploie un tiers de la population active.