Le Nigeria récupère une antiquité passée en contrebande aux Pays-Bas
Le Nigeria a récupéré une tête en terre cuite datant sans doute d’au moins 600 ans qui avait été introduite en contrebande aux Pays-Bas, ont annoncé vendredi les autorités.
Cette antiquité prise dans la ville de Ile-Ife (sud-ouest) et arrivée aux Pays-Bas, via le Ghana, a été remise au Nigeria jeudi, a indiqué dans un communiqué le ministre de la Culture et de l’Information Lai Mohammed.
L’ambassadeur des Pays-Bas au Nigeria, Harry Van Dijk, a remis l’objet au ministre lors d’une cérémonie dans la capitale nigériane.
« Le trafiquant avait obtenu des documents falsifiés » pour faire voyager la tête en terre cuite, a-t-il précisé. Mais à l’aéroport de Schipol, à Amsterdam, les douanes ont intercepté l’objet et alerté le bureau de protection des antiquités aux Pays-Bas.
Ce bureau a ensuite demandé au Nigeria d’apporter la preuve de leur propriété, ce que le pays a fait.
Avec le rapatriement de cet objet « inestimable et éternel », les efforts du Nigeria pour récupérer des antiquités volées ont commencé à porter leurs fruits, a estimé le ministre.
Des centaines d’objets nigérians — dont des bronzes de l’ancien royaume du Bénin dont le territoire correspond aujourd’hui au sud-ouest du Nigeria — volés lors de la période pré-coloniale et coloniale se trouvent encore dans des musées en Europe et aux Etats-Unis.
Le ministre a indiqué que le Nigeria continuerait à réclamer le retour des objets d’art.
« On pourra notamment générer des revenus pour le pays si nos biens culturels sont exposés dans le monde à un public qui paye pour les voir, sur la base d’un accord qui nous reconnaît comme propriétaires et nous en confère le bénéfice », a-t-il ajouté.
Le Nigeria a annoncé ce mois-ci vouloir construire un nouveau musée pour exposer les précieux bronzes volés par les troupes britanniques à la fin du XIXe dans le sud du pays et détenus par des musées européens et américains.
La restitution des œuvres pillées pendant la colonisation en Afrique fait débat en Europe. Des musées, comme le British Museum, se sont prononcé pour un retour de certaines œuvres, mais sous la forme de prêt.