Rapport. Afrique de l’Est et Corne de l’Afrique : au moins 300.000 migrants touchés par la pandémie de Covid-19
Au moins 300.000 migrants à travers l’Est et la Corne de l’Afrique ont été affectés par la pandémie de Covid-19 en 2020, a annoncé mardi l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Ce rapport de l’OIM, sur les tendances migratoires et les mouvements de population dans la région, met en évidence les conséquences désastreuses de la pandémie pour les migrants vulnérables, notamment les déplacés internes, les réfugiés, les demandeurs d’asile, les mineurs non accompagnés et les migrants de retour ou bloqués.
Les fermetures généralisées des frontières aériennes, terrestres et maritimes, ainsi que les autres restrictions de mouvement mises en place pour enrayer la propagation du nouveau coronavirus ont eu de graves répercussions sur plus de 300.000 personnes. Des populations qui dépendent largement de l’emploi informel et de la possibilité de traverser les frontières pour travailler et survivre.
Le rapport note que des milliers de migrants, pour la plupart éthiopiens, sont bloqués à Djibouti, en Somalie et au Yémen, incapables de poursuivre leur voyage pour rejoindre l’Arabie saoudite via le Yémen. Il confirme une baisse de près de trois quarts des migrations des régions de l’Est et de la Corne de l’Afrique vers les pays du Conseil du Golfe au cours de l’année 2020.
Voies dangereuses de Contournement
« Le nombre de traversées vers le Yémen depuis la Corne de l’Afrique a connu une chute sans précédent de 73% par rapport à 2019, soit environ 37.000 contre 138.000 », souligne l’OIM. De plus, les conditions extrêmement difficiles auxquelles sont confrontés les migrants, exacerbées par la pandémie, ont également entraîné le retour spontané d’un grand nombre de personnes du Yémen vers Djibouti et la Somalie.
L’OIM estime qu’au moins 32.000 migrants sont toujours bloqués au Yémen.
Dans le même temps, les migrations sont devenues encore plus risquées car les passeurs tentent de contourner les restrictions de mouvement liées à la Covid-19 et de maximiser les profits sur les migrants qui entreprennent divers voyages dans la région.
Selon les nouvelles conclusions, les restrictions de mouvement imprévisibles et prolongées pourraient pousser davantage de migrants vers des voies de migration irrégulières et des itinéraires de contrebande de plus en plus risqués.
Plus généralement, le rapport de l’OIM conclut que si les causes de la migration dans l’Est et la Corne de l’Afrique – à savoir la pauvreté, les conflits et les événements environnementaux – persistent, les facteurs économiques ont été exacerbés par la pandémie.
La région continue d’abriter un grand nombre de contextes « de déplacement prolongé, de crises économiques, de conflits et de chocs climatiques », notamment la pire invasion de criquets pèlerins depuis des décennies et une nouvelle crise dans la région du Tigré en Éthiopie.