RD Congo: l’armée annonce avoir récupéré toutes ses positions dans l’est
L’armée congolaise a indiqué mardi avoir récupéré toutes ses positions qui, selon elle, ont été attaquées dans la nuit de dimanche à lundi par d’anciens rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) dans l’est de la République démocratique du Congo.
« Nous avons récupéré toute la zone, nous avons délogé l’ennemi et j’ai pu passé la nuit à Chanzu » où nous avons à nouveau placé nos militaires, a déclaré à l’AFP le colonel Honoré Rindugu, commandant du bataillon des Forces armées congolaises (FARDC) à Bunagana. « Je suis en direction de la colline de Runyoni pour y installer des militaires », a-t-il ajouté.
« Nous avons récupérés toutes les collines depuis hier soir dont Runyonyi et Chanzu. Pour l’instant la population est en train de regagner » la zone, a déclaré de son côté à l’AFP le colonel Luc-Albert Bakole Nyengeke, administrateur du territoire de Rutshuru, selon qui, l’armée a « perdu un militaire ».
Le chef du groupement municipal attaqué, Jackson Gachuki, a aussi assuré que « l’armée a déjà récupéré tous les cinq villages » qui étaient pris et « depuis ce matin, la grande majorité de la population est déjà de retour à Chanzu, à Bunagana centre et leurs environs ».
Lundi, l’armée congolaise a accusé d’anciens rebelles du M23 d’avoir attaqué ses positions dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu, à la frontière avec l’Ouganda.
La direction du M23 a, dans un communiqué, démenti être à l’origine de ces attaques qui ont eu lieu dans la région de Bunagana, à 80 km de Goma, capitale provinciale.
Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR)a indiqué mardi à Genève qu’au moins 11.000 personnes se sont réfugiées en Ouganda en fuyant ces violences.
Selon le HCR, quelque 8.000 personnes ont traversé la frontière à Bunagana et 3.000 autres au poste frontière de Kibaya, dans le district de Kisoro, qui borde la frontière côté Ouganda. Ces deux villes sont situées à environ 500 km au sud-ouest de la capitale ougandaise, Kampala.
Dernier avatar de la rébellion congolaise à dominante tutsi soutenue par le Rwanda et l’Ouganda, le M23 est né d’une mutinerie, en avril 2012, d’anciens rebelles intégrés au sein des Forces armées de la RDC.
Le M23 a été vaincu par l’armée congolaise appuyée par les Casques bleus de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) en 2013, après dix-huit mois de guérilla dans la province du Nord-Kivu et la prise de la ville de Goma fin 2012.