La RD Congo va exécuter plus de 170 personnes reconnues coupables de vol à main armée, selon un responsable.
Le Congo transfère plus de 170 détenus condamnés à mort vers une prison de haute sécurité pour exécution
Soixante-dix des condamnés ont été transportés dimanche, a annoncé le ministre congolais de la Justice, Constant Mutamba, en ajoutant qu’ils rejoignent 102 autres prisonniers déjà envoyés à la prison d’Angenga, dans la province de la Mongala, au nord.
Ces hommes, âgés de 18 à 35 ans selon Mutamba, ont été reconnus coupables de vol à main armée et sont localement appelés « Kulunas » ou « bandits urbains ». Le ministre n’a toutefois pas précisé la date des exécutions.
Cette mesure suscite des réactions mitigées : certains la voient comme un moyen de restaurer l’ordre et la sécurité dans les villes, tandis que d’autres s’inquiètent des risques d’abus et de violations des droits humains.
« Nous saluons cette décision du ministre car elle aidera à mettre fin à la criminalité urbaine. À partir de 20 heures, on ne peut plus circuler librement, de peur de croiser un Kuluna », a déclaré Fiston Kakule, habitant de Goma, dans l’est du pays.
Espoir Muhinuka, militant des droits de l’Homme, a mis en garde contre les risques d’exécutions extrajudiciaires et a appelé au strict respect des procédures judiciaires et des garanties fondamentales. Il craint que des pressions politiques ne conduisent à des condamnations injustes et des exécutions arbitraires.
« La situation en RDC est complexe et nécessite une approche multidimensionnelle. La lutte contre les gangs urbains doit aller de pair avec les efforts de lutte contre la pauvreté, le chômage et l’exclusion sociale, qui sont souvent des facteurs contributifs à la criminalité », a-t-il souligné.
La peine de mort avait été abolie au Congo en 1981, avant d’être rétablie en 2006. La dernière exécution remonte à 2003.
En mars 2024, le gouvernement congolais a annoncé la reprise des exécutions capitales dans les cas de trahison par des militaires. En mai, huit soldats ont été condamnés à mort, et en juillet, 25 autres ont été reconnus coupables d’infractions similaires. Aucun d’entre eux n’aurait encore été exécuté.
CNN Africa