Maroc: le GADEM appelle à un moratoire sur la loi relative au séjour des étrangers
Alors que les mesures de confinement ont été prolongées d’un mois au Maroc pour endiguer la propagation du coronavirus, le Groupe antiraciste d’accompagnement et de défense des étrangers et migrants (GADEM) demande « un moratoire sur l’application des dispositions de la loi n°02-03 relatives au séjour des étranger-e-s au Maroc » durant la période de l’état d’urgence sanitaire.
Dans un communiqué récemment publié, le Groupe antiraciste d’accompagnement et de défense des étrangers et migrants (GADEM) fait part de ses inquiétudes quant à la situation de certaines populations au Maroc, notamment les ressortissants(e) étrangers(e) en cette période de confinement.
« Comme cela a été soulevé par les acteur-rice-s de la société civile depuis le début de l’état d’urgence, de nombreuses personnes non ressortissantes marocaines se voient de plus en plus isolées et se retrouvent dans des conditions d’extrême vulnérabilité économique, sociale et humanitaire. », souligne l’ONG qui dit avoir reçu des « témoignages de personnes menacées de (expulsion) ou expulsées illégalement de leur logement par leur bailleur-eresse-s en plein confinement ».
L’association rappelle « la multiplication des initiatives solidaires » qui permettent de soutenir à minima cette catégorie de personnes, mais qui s’avèrent selon elle « insuffisantes » face à l’urgence humanitaire que vivent des milliers de personnes non-ressortissantes marocaines.
Ainsi, pour le GADEM, « il est impératif de passer à une autre échelle », où « les autorités marocaines doivent faire plus attention encore à cette partie de la population qui réside sur son sol et qui mérite tout autant que les autres sa protection et sa bienveillance ».
Autre point soulevé par l’association: celui des ressortissants n’ayant toujours pas pu obtenir d’autorisation dérogatoire de sortie, « la situation administrative étant majoritairement le motif de refus de délivrance », souligne t-elle tout en précisant avoir été alertée à plusieurs reprises d’ »arrestations abusives dans le cadre de la mise en œuvre des mesures d’exception et notamment pour atteinte au respect de l’état d’urgence ».
Enfin, le GADEM déplore « les arrestations et déplacements forcés de personnes non ressortissantes marocaines vers des destinations éloignées des lieux de vie habituelle » en cette période et appelle les autorités à « protéger les personnes non ressortissantes marocaines » dans ce contexte.