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Marée noire à l’île Maurice : « Tout le fioul a été pompé des réservoirs »

Tout le fioul a été pompé des réservoirs du vraquier échoué, fin juillet, à l’île Maurice et à l’origine d’une pollution aux hydrocarbures, a annoncé, mercredi, le Premier ministre Pravind Jugnauth. L’entreprise japonaise qui exploite le bateau a par ailleurs déjà été impliquée dans plusieurs accidents, dont une marée noire en 2006 dans l’océan Indien.

Deux semaines après l’accident du vraquier MV Wakashio, qui a heurté un récif au large de l’île Maurice, « tout le fioul a été pompé des réservoirs », a annoncé, mercredi 12 août, le Premier ministre Pravind Jugnauth.

« C’était une course contre la montre et je salue le travail formidable abattu pour éviter une nouvelle marée noire », a ajouté le Premier ministre, précisant que sur les quelque 4 000 tonnes d’hydrocarbures transportées par le navire, qui menace de se briser en deux à tout moment, il ne restait qu’une centaine de tonnes à bord, dans la cale notamment.

Depuis la fin de la semaine dernière, des équipes d’intervention s’affairaient sur le bateau, notamment avec l’aide d’un hélicoptère, pour pomper les hydrocarbures encore présents dans les réservoirs du navire

La compagnie japonaise qui exploite le navire, a par ailleurs annoncé que 1 180 tonnes de fioul se sont déjà déversées dans les eaux de l’île Maurice. « Nous confirmons que la fissure dans la coque du bateau s’est élargie. Depuis que le navire est incapable de naviguer d’une manière autonome, il est amarré à un remorqueur, ainsi il ne dérivera pas même s’il se brise », a indiqué un communiqué de la société.

Cet accident, qui représente aujourd’hui une catastrophe écologique pour  l’île Maurice, n’est pas le premier dans lequel la compagnie japonaise est mise en cause. En 2006, le pétrolier Bright Artemis, qu’elle exploitait, avait été endommagé alors qu’il tentait de secourir l’équipage d’un autre navire, provoquant la fuite dans l’océan Indien d’une quantité de pétrole brut estimée à 4 500 tonnes.

La fuite ayant eu lieu au large, le parti avait été pris de laisser la nappe se diluer et s’évaporer, la compagnie estimant qu’il était peu probable que le pétrole atteigne les côtes.

La Mitsui OSK Lines a également été impliquée dans d’autres accidents, notamment le naufrage de l’un de ses porte-conteneurs en 2013 dans l’océan Indien.

La société exploite plus de 700 navires

L’histoire de la compagnie de transport maritime établie à Tokyo remonte à 1878, quand la société de commerce Mitsui & Co a commencé à exploiter une liaison par bateau à vapeur entre Nagasaki et Shanghai.

Au sein du grand conglomérat (« zaibatsu ») Mitsui, l’activité maritime a été étendue dans les années 1930 au transport de passagers entre le Japon et le continent américain. Rebaptisée Mitsui Steamship en 1942, elle a été utilisée, comme bien d’autres compagnies privées nippones, pour le transport militaire avant et pendant la Seconde Guerre mondiale.

Survivant au chaos de l’après-guerre, la compagnie a participé au « miracle japonais » en prenant part aux exportations de voitures nippones et aux importations de gaz naturel de l’Archipel, pauvre en ressources naturelles. Rebaptisée Mitsui OSK Lines en 1999, elle exploite aujourd’hui quelque 740 navires dans le monde et emploie plus de 1 000 personnes.

Le vraquier MV Wakashio, lancé en 2007, est la propriété de l’entreprise japonaise Nagashiki, établie à Wakayama (ouest). Il avait passé sans problème son inspection annuelle en mars, selon l’ONG ClassNK.

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