Vidéos. Colère à Lampedusa, submergée par l’arrivée de migrants
Des centaines de migrants secourus en mer ont débarqué ce week-end sur l’île italienne de Lampedusa, dont les capacités d’accueil sont déjà largement saturées.
Entassés sur un vieux bateau de pêche, 367 migrants sont arrivés dans la nuit de samedi à dimanche à Lampedusa. Le navire a été escorté par les gardes-côtes italiens alors qu’il risquait de faire naufrage en raison de vents violents.
Un centre d’urgence saturé en pleine pandémie
Les migrants, dont la nationalité n’est pas connue, ont été débarqués par petits groupes au petit matin et se sont soumis à des contrôles de température, avant d’être acheminés vers un centre géré par une paroisse.
Le président de la région Sicile, Nello Musumeci, a réclamé dimanche au gouvernement, sur son compte Facebook, une réunion de « crise humanitaire et sanitaire ».
« Lampedusa n’y arrive plus. La Sicile ne peut pas continuer à payer l’indifférence de Bruxelles et le silence de Rome », a tonné l’élu, président de région grâce à une alliance de droite et d’extrême droite.
Il avait pris un décret il y a une semaine pour fermer tous les centres d’accueil de migrants de Sicile (dont Lampedusa fait partie), dénonçant des conditions d’hygiène intenables avec l’épidémie de Covid-19, une démarche rejetée par la justice italienne.
Quand ils ont débarqué dans le port, les attendait une manifestation organisée par La Ligue (parti d’extrême droite).
« Ou le gouvernement prend des décisions immédiates ou bien toute l’île se mettra en grève » a t-il averti.
Ces nouveaux migrants devaient rejoindre un centre géré par une paroisse, alors que le principal centre d’accueil de l’île est saturé. En pleine pandémie, il gère plus de 1 100 personnes, dix fois sa capacité maximale.
Samedi, une cinquantaine de personnes « jugées fragiles » secourues par le Louise Michel ont également été débarquées sur l’île de Lampedusa.
Dimanche, le chef de Ligue, Matteo Salvini avait jugé risibles les critiques du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme (HCDH) de l’ONU contre un projet visant à durcir la législation anti-migratoire en Italie.
L’ONU, « un organisme international qui coûte des milliards d’euros aux contribuables, qui a comme membres la Corée du Nord et la Turquie, et qui vient faire la morale sur les droits de l’Homme à l’Italie? (…) Cela prête à rire », a commenté M. Salvini.
Un projet de décret-loi, qui pourrait être soumis lundi au conseil des ministres, propose de donner au ministre de l’Intérieur le pouvoir d’interdire les eaux territoriales italiennes à un navire pour des raisons d’ordre public.