Le Maroc abrite une rencontre entre députés libyens rivaux
Des parlementaires représentant les deux camps libyens, le gouvernement d’union (GNA, reconnu par les Nations Unies), à l’Ouest, et un pouvoir à l’Est incarné par le maréchal Khalifa Haftar, vont se rencontrer dimanche au Maroc, a-t-on appris de source diplomatique marocaine.
Cette rencontre réunissant deux délégations de cinq députés est prévue dans une station balnéaire située au sud de Rabat, selon la même source.
Aucune des deux parties – le Parlement de Tobrouk ou le Haut Conseil d’Etat (HCE), siégeant à Tripoli – n’ont pour l’instant confirmé cette rencontre du fait de réticences liées aux conditions préalables posées de part et d’autre, selon des informations obtenues à Tripoli.
Le 22 août, les deux camps en conflit ont annoncé, séparément, un cessez-le-feu et des élections dans ce pays meurtri par les conflits depuis la chute de Mouammar Khadafi en 2011.
Ce cessez-le-feu est intervenu après une série d’accords et d’engagements restés lettres mortes dans ce pays qui dispose des réserves de pétrole les plus abondantes d’Afrique, et qui est devenu une plaque tournante du trafic de migrants vers l’Europe.
Le président de la Chambre des représentants libyenne Aguila Saleh et le président du Haut conseil d’État libyen, Khaled Al Mechri avaient été reçus séparément fin juillet au Maroc.
La visite de ces deux responsables « s’inscrivait dans la volonté des parties libyennes de redynamiser le rôle de médiation du Maroc et l’accord politique de 2015 pour une sortie de crise », selon un compte-rendu publié à l’époque par l’agence marocaine MAP.
C’est au Maroc qu’a été conclu l’accord de règlement politique de Skhirat, sous l’égide de l’ONU le 17 décembre 2015 en vertu duquel a été créé le Gouvernement d’union nationale (GNA) basé à Tripoli.
Son chef Fayez al-Sarraj s’est s’installé à Tripoli en mars 2016. Mais dans l’Est, le cabinet parallèle, soutenu par Khalifa Haftar, et le Parlement se sont opposés à lui. Le pays a sombré dans le chaos depuis l’offensive lancée par le maréchal Haftar sur Tripoli le 4 avril 2019, sur fond d’implication croissante de puissances étrangères.
Alors que le GNA est soutenu par la Turquie et le Qatar, le général Haftar bénéficie de l’aide de l’Egypte, des Emirats arabes unis et de la Russie.
Les principaux pays impliqués dans la crise libyenne se se sont engagés lors d’une rencontre en janvier à Berlin à respecter un embargo onusien sur les armes et à cesser toute ingérence dans les affaires internes du pays.