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Maroc : Un crime crapuleux relance le débat sur la peine de mort

Le Maroc est sous le choc. Adnane B, 11 ans, porté disparu depuis lundi dernier près de chez lui à Bni Makada à Tanger, a été assassiné et enterré sous un arbre. Rapidement, des appels à l’application de la peine de mort résonnent sur les réseaux sociaux.

 

Il est 3h du matin ce samedi 13 septembre, quand le communiqué glaçant de la police tombe : « Les éléments du service préfectoral de la police judiciaire de Tanger ont interpellé, vendredi soir, un individu âgé de 24 ans, employé dans la zone industrielle de la ville, soupçonné d’homicide volontaire sur un mineur avec attentat à la pudeur. »

Il poursuit : « Les premiers éléments de l’enquête révèlent que le mis en cause a emmené la victime dans un appartement qu’il loue dans le même quartier résidentiel, l’a agressée sexuellement et commit l’homicide volontaire, au même jour et à la même heure, avant de procéder à son enterrement aux alentours de son domicile. »

 

Un torrent de colère s’abat sur les réseaux sociaux. Après les hommages rendus à la famille du petit Adnan, les débats prennent une autre tournure.

 

Dressez l’échafaud !

 

En quelques heures, une page est lancée sur Facebook pour réunir un million de signatures dans le but d’« exécuter l’assassin de Adnan ». Les médias électroniques se livrent à l’exercice habituel qui consiste à interpeler les riverains, le gardien de l’immeuble où a eu lieu le crime, ainsi que des gens ordinaires.

 

Chacun y va de son analyse pour expliquer les raisons de ce crime. Certains l’imputent au confinement qui aurait favorisé l’augmentation des crimes à caractère pédophile. D’autres parlent d’un climat de peur et de psychose. « Il n’y a plus de confiance. Nous avons peur des agressions et nous craignons pour nos enfants. Nous demandons la peine de mort pour ce crime abominable »

 

 

 

La star de la chanson Saad Lamjarred exprime sa colère et appelle à l’exécution de l’auteur du crime.  D’autres ressortent d’anciennes affaires et d’autres en cours, qui ont laissé chez les gens un goût d’injustice.

 

 

Le cas le plus emblématique est celui de l’affaire dite du pédophile koweïtien qui a abusé d’une adolescente de quinze ans, à Marrakech, avant de quitter le Maroc après l’obtention de la liberté provisoire. Depuis, le procès a connu plusieurs reports et le juge chargé de l’affaire a fixé une nouvelle date d’audience au 29 septembre prochain.

 

Non à la loi du talion

 

Dans le cortège des réactions sur les réseaux sociaux, plusieurs voix se sont levées pour condamner cette demande de la mise à mort de l’auteur présumé de ce crime.

 

 

Efficacité de la peine de mort contre le respect de l’Homme, la trame du débat est très ancienne. Elle remonte à la surface après chaque drame humain, particulièrement quand il s’agit des crimes contre les enfants.

 

Comme toutes les nations, le Maroc n’a pas été épargné par ce débat qui a causé une guerre de tranchés au sein du parlement. Devant le caractère passionné de cette problématique, l’Etat marocain a ménagé la chèvre et le chou. En effet, les tribunaux continuent à prononcer la peine capitale : 6 en 2016, 15 en 2017, 10 en 2018, selon les chiffres communiqués par Amnesty International. Un moratoire de fait est cependant observé, puisque la dernière exécution date de 1993. Il s’agissait de celle du commissaire Mohamed Mustapha Tabit, un officier de police jugé pour viol.

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