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Cacao ivoirien. Les multinationales du chocolat accusées de tirer les prix vers le bas

Les acteurs du commerce équitable en France et diverses organisations ont accusé vendredi les multinationales du chocolat de se livrer à un « bras de fer indécent » avec les producteurs de cacao, après l’annonce des autorités ivoiriennes d’une forte réduction des prix du cacao payés aux planteurs.

« En coulisse, les multinationales ont fait plier le gouvernement ivoirien » qui a annoncé mercredi une baisse de 25% du prix du cacao payé aux producteurs, affirment dans un communiqué le collectif Commerce Equitable France et 27 autres signataires dont le réseau ivoirien du commerce équitable RICE, Artisans du Monde ou le Secours Populaire français.

« A la veille de Pâques, grande période de consommation de chocolat », ils appellent « à un sursaut massif pour dénoncer cette situation intolérable » et réclamer « des prix rémunérateurs pour les producteurs ».

La majorité des producteurs et leurs familles « vivent aujourd’hui avec moins de 1,90 dollar par jour et perçoivent moins de 6% de la valeur générée par le cacao », selon Commerce Equitable France, collectif rassemblant les acteurs français du commerce équitable.

« Le prix du cacao est structurellement trop bas pour que les producteurs sortent de la pauvreté », déclare à l’AFP Julie Stoll, déléguée générale de Commerce Equitable France.

La Côte d’Ivoire devrait produire plus de 2,1 millions de tonnes de cacao en 2020-21, soit plus de 40% de la production mondiale, selon les prévisions de l’Organisation internationale du cacao.

« La production a été bonne et il y a une demande prudente », reconnaît Julie Stoll. « Mais nous nous posons des questions car la consommation de chocolat n’est pas si faible que cela ».

« Nous n’avons pas de données mondiales pour affirmer que la pandémie de Covid-19 a eu un effet négatif sur les ventes de chocolat. En France, la consommation est plutôt en croissance sur le chocolat bio et équitable », relève-t-elle.

A l’été 2019, la Côte d’Ivoire et le Ghana avaient décidé d’exiger des acheteurs de cacao qu’ils paient une prime, appelée « différentiel de revenu décent » (DRD) aux producteurs.

Le collectif soupçonne les multinationales d’avoir « préféré freiner leurs achats de cacao et puiser dans leur stock, pour faire pression » sur les prix.

Six multinationales (Barry Callebaut, Olam, Cargill, Ecom, Sucgen, Touton) dominent le marché ivoirien des exportations et achètent la quasi-totalité de la production de cacao du pays dont plus de 80% est acheminée vers l’Europe.

(AFP)

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