Le chef de l’OMS agacé par l’inégalité vaccinale
Le chef de l’OMS s’est insurgé vendredi contre le « fossé » choquant qui se creuse dans l’accès aux vaccins anti-Covid, révélant que 14 territoires sont toujours privés de campagne d’immunisation.
Au début de l’année, Tedros Adhanom Ghebreyesus avait lancé un défi: débuter les campagnes de vaccination dans tous les pays et territoires du monde d’ici au 100ème jour de l’année.
« Il reste un déséquilibre choquant dans la distribution mondiale des vaccins », a-t-il dénoncé au cours d’un point de presse.
Le directeur général a comparé certains pays riches où un quart de la population est vacciné à des pays pauvres où seulement une personne sur 500 a été immunisée contre le Covid-19.
« Nous sommes encouragés par le fait que pratiquement tous les pays qui veulent démarrer ont pu le faire », s’est-il réjoui, en ajoutant un bémol: « toutefois je souligne le mot démarrer. La plupart des pays n’ont pas assez de doses de vaccin pour protéger leurs personnels de santé, ou tous les groupes à risque et encore moins le reste de la population ».
Selon le décompte de l’AFP plus de 733 millions de doses de vaccins contre le Covid-19 ont été injectées dans au moins 196 pays et territoires.
Quelque 49% l’ont été dans des pays à haut revenu qui comptent pour 16% de la populaion mondiale.
Seulement 0,1% ont été injectées dans les 29 pays les plus pauvres qui comptent 9% de la population mondiale.
De fait le système Covax, mis en place en 2020 quand les vaccins étaient encore un vague espoir et qui devait permettre d’éviter le nationalisme vaccinal et aider les pays les moins favorisés, n’a pu distribuer que 38 millions de doses jusqu’ici, alors qu’il espérait pouvoir en livrer 100 millions à fin mars.
« Covax ça marche. C’est un mécanisme puissant qui peut distribuer des vaccins plus rapidement et plus efficacement que n’importe quel autre. Le problème ce n’est pas de distribuer les vaccins c’est de se les procurer », a martelé le patron de l’OMS.
« Certains pays et entreprises prévoient de contourner Covax pour faire leur propres dons pour des raisons politiques ou commerciales qui leur appartiennent », a dénoncé le docteur Tedros, parce que « ces arrangements bilatéraux risquent d’attiser les flammes de l’inégalité vaccinale ».
Il espère toutefois que les retards constatés à la fin mars pourront être rattrapés dans les deux mois qui suivent.
(AFP)