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Environnement. Burundi. La montée des eaux du lac Tanganyika provoque des besoins humanitaires urgents

Qu’allons-nous faire si l’eau ne cesse de monter ? » Cette question est dans tous les esprits des riverains du lac Tanganyika au Burundi : les propriétaires de maisons, les entrepreneurs et les ouvriers du bâtiment, les agriculteurs, les vendeurs du marché, les écoliers, les navetteurs et, bien sûr, les travailleurs humanitaires et les acteurs du développement.

 

u cours des deux dernières années, de fortes pluies persistantes, suivies d’inondations, de glissements de terrain et de vents violents, ont fait monter les eaux du lac Tanganyika à des niveaux dangereux, engloutissant des routes entières, des marchés, des cours d’école et des églises. Bienvenues dans un premier temps, les pluies diluviennes ont rapidement commencé à semer le chaos dans la vie et les moyens de subsistance des habitants du Burundi et dans toute la sous-région. Le deuxième lac le plus profond du monde – et 600 km de large à ses points les plus longs – est partagé entre le Burundi, la Tanzanie, la Zambie et la République démocratique du Congo – et aucun pays n’a été épargné par la dévastation.

Rien qu’au Burundi, plus de 52.000 personnes ont été touchées par les inondations depuis mars de cette année, selon la matrice de suivi des déplacements de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), bien que le nombre réel soit probablement beaucoup plus élevé. Près de la moitié ont été déplacées à l’intérieur du pays et des milliers de maisons ont été inondées.

Des champs entiers de cultures ont été détruits – une perte dévastatrice d’au moins une année de stocks alimentaires pour plus de 90% de Burundais qui dépendent de l’agriculture de subsistance.

La survenue des inondations est inévitablement marquée par une cruelle ironie : l’an dernier, à peu près au même moment, environ 30.000 personnes ont été déplacées par les inondations provoquées par le débordement de la rivière Rusizi. Nombre d’entre elles n’ont pas pu rentrer chez elles et continuent de vivre chez des amis et des voisins, ou dans des sites d’hébergement temporaire. Les nouvelles inondations ont mis à rude épreuve les communautés d’accueil qui ont du mal à faire face à la situation.

 

Le coût du changement climatique

Le long de certaines parties de la côte burundaise, où les terres sont particulièrement basses, des quartiers sont à l’abandon, et de nombreuses maisons sont encore en construction. Les martins-pêcheurs plongent et s’envolent à travers les fenêtres brisées et les roseaux florissants colonisent désormais les salons dans des eaux de deux mètres de profondeur. Des plantes envahissantes serpentent le long des murs et se faufilent entre les toitures inachevées. Les forces de la nature ont reconquis le territoire de manière provocante et ont forcé des milliers de personnes à partir.

« Si cela se poursuit jusqu’en 2022, les destructions seront énormes et un inventaire des coûts économique et humain sera nécessaire pour concevoir un plan de relèvement », déclare Gabriel Hazikimana, Directeur de l’environnement pour les autorités du lac Tanganyika au Burundi.
Selon les données de l’Institut géographique du Burundi, la montée du lac est un phénomène cyclique qui se produit tous les 50 à 60 ans. Les inondations actuelles sont largement attribuées aux changements climatiques.

« Les années précédentes, lorsque le lac montait, la pluie s’arrêtait et laissait le temps au lac de redescendre », a déclaré M. Hazikimana. « Nous venons de faire une étude qui montre que la température dans la région va probablement continuer à augmenter, et cela pourrait engendrer davantage de précipitations. Nous verrons si nous assistons à un miracle l’an prochain ».

Même si le niveau du lac recule, sa base de sable risque d’être contaminée par les eaux polluées qui ont amassé des déchets et des sédiments contaminés (provenant de latrines, par exemple). Pour aller à l’école, les enfants sont obligés de patauger dans les eaux des crues, ce qui les expose à des maladies comme le choléra et le paludisme.

Pour les propriétaires, les maisons inondées représentent une perte. Leurs fondations sont gorgées d’eau depuis si longtemps qu’elles finiront par s’effondrer, posant un risque majeur pour la sécurité de quiconque ose y retourner.

 

(ONU)

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