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Mali: plus de 40 civils tués par des jihadistes

Plus de quarante civils ont été tués dimanche dans le nord du Mali lors d’attaques imputées à des jihadistes contre trois localités voisines et proches de la frontière avec le Niger, ont indiqué un responsable militaire et des élus locaux.

« Plus de quarante civils ont été tués dimanche par des terroristes dans les villages de Karou, Ouatagouna, et Daoutegeft. Les terroristes sont entrés dans les villages et ont massacré tout le monde », a déclaré à l’AFP un responsable sécuritaire.

Toutes les sources interrogées par l’AFP se sont exprimées sous couvert d’anonymat pour des raisons de sécurité.

« A Karou, 20 civils ont été massacrés. A Ouatagouna, 14 civils ont été tués, et dans le hameau de Daoutegeft, d’autres civils ont été massacrés », a dit un élu d’une des localités. Les assaillants sont arrivés à moto et ont pris les villageois par surprise, a-t-il ajouté.

Un élu d’une quatrième localité a également rapporté une attaque contre son village. Un détachement militaire a été dépêché sur place pour porter secours aux populations, a indiqué un responsable militaire.

Un responsable d’une ONG malienne a cependant souligné que les communications avec la zone étaient mauvaises. La région, comme une partie du nord du Mali, a été largement coupée des réseaux ces derniers jours à cause d’attaques attribuées aux jihadistes contre les infrastructures de télécommunications.

Parties du nord du Mali, les violences se sont propagées au centre du pays, puis au Burkina Faso et au Niger voisins, touchant particulièrement les populations civiles.

Expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits humains au Mali, Alioune Tine s’alarmait la semaine passée d’une « détérioration grave et continue de la sécurité », du fait qu’un « seuil critique » était franchi et du péril pesant sur l’existence même de l’Etat malien.

A l’issue d’une visite de 11 jours, il évoquait « la défaillance des institutions de l’État », les « attaques tous azimuts contre les populations civiles » menées par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, ou JNIM, affilié à Al-Qaïda) », l’organisation Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) et d’autres groupes armés, ainsi que les enlèvements, les viols collectifs mais aussi les violences perpétrées par les forces de sécurité censées protéger les civils.

Les 258 atteintes aux droits humains commises par les groupes armés et les milices communautaires au cours des six premiers mois de 2021 représentent déjà 88 % du total de toute l’année 2020, disait-il dans un communiqué.

Il ajoutait que la mission de l’ONU (Minusma) avait « recensé au moins 43 exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires commises par les Forces de défense et de sécurité maliennes (FDSM) entre le 1er avril et le 30 juin 2021 ».

(AFP)

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