Des patrouilles frontalières conjointes entre le Mali et la Mauritanie
Le Mali et la Mauritanie ont convenu « d’organiser des patrouilles conjointes le long de la bande frontalière » entre les deux pays, pour éviter toute dérive sécuritaire, après l’assassinat de citoyens mauritaniens à l’intérieur du Mali.
Les deux pays ont également décidé de « mettre en place un cadre commun de concertation, de collecte et d’échange d’informations » afin de prévenir efficacement tout incident similaire.
Ces décisions font suite à un communiqué conjoint publié dimanche soir à Bamako et à Nouakchott à l’issue des réunions entre les deux pays, qui ont été présidées par le ministre malien des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye Diop et le ministre mauritanien de la Défense, Hanena Ould Sidi.
Selon le communiqué, les deux parties ont convenu de mettre en place une mission conjointe ad hoc, d’établissement des faits chargée de jeter la lumière sur les derniers événements de « El Ataye » qui entamera son travail dans les meilleurs délais.
Il s’agit également de partager, dans les meilleurs délais, les résultats de l’enquête diligentée par le gouvernement malien relativement aux événements du 17 janvier 2022 à Akar.
Il en ressort aussi de sanctionner sévèrement que la législation malienne l’autorise les acteurs de ces crimes odieux.
La délégation malienne, arrivée à Nouakchott les 11 et 12 mars 2022, a exprimé ses « profonds regrets » du président de la transition, le colonel Assimi Goïta, suite aux « événements tragiques survenus les 5 et 6 mars dans la ville de El Ataye sur le territoire malien, ce qui a entraîné la disparition d’un groupe de citoyens mauritaniens, ajoute le communiqué. Le gouvernement malien avait annoncé l’ouverture d’une enquête sur « l’assassinat » sur son territoire de plusieurs ressortissants mauritaniens, mais a assuré que rien, pour l’instant, ne permettait d’accuser des soldats maliens.
Dans un communiqué publié mercredi, le porte-parole du gouvernement malien, le colonel Abdoulaye Maïga, a indiqué que le Mali « condamne énergiquement ces actes criminels destinés à porter atteinte à l’excellente qualité des relations entre nos deux pays ».
Il a souligné que le président de la transition au Mali, le colonel Assimi Goïta, a échangé avec le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, et « a décidé d’envoyer une mission de haut niveau à Nouakchott dans les plus brefs délais ».
Les autorités maliennes « ne ménageront aucun effort » pour retrouver les coupables, avait indiqué le communiqué, ajoutant qu' »à ce stade aucune preuve ne met en cause les forces armées maliennes qui respectent les droits humains et agissent toujours avec professionnalisme ».