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Adhésion de Kinshasa à l’EAC : le géant congolais ouvre un corridor de l’océan Indien à l’océan Atlantique

La République démocratique du Congo est devenue, mardi, le 7ème pays membre de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC), l’une des organisations sous-régionales les plus intégrées du Continent, à l’instar notamment de la CEDEAO à l’Ouest.

Cette adhésion, hautement saluée par les dirigeants de la Communauté est-africaine, marque l’aboutissement d’une procédure de près de trois ans et la consécration d’une nouvelle stratégie diplomatique orientée par le président congolais, Félix Tshisekedi, vers les voisins de l’Est du géant congolais.

« L’EAC s’étend désormais de l’océan Indien à l’océan Atlantique, ce qui rend la région compétitive et facilite son accès à la plus grande Zone de libre-échange continentale » (ZLECAF), a souligné le secrétaire général de l’organisation, Peter Mathuki.

Étendue sur 2,3 millions de km2 et abritant plus de 100 millions d’habitants, la République démocratique du Congo est un terreau de matières premières qui partage des frontières avec la majorité des États membres de l’EAC –Tanzanie, Burundi, Rwanda, Ouganda et Soudan du Sud–, à l’exception du Kenya.

Le plus grand pays francophone au monde est déjà membre de trois autres organisations commerciales régionales : le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA), la Communauté de développement d’Afrique australe (CDAA) et la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL).

« En intégrant la Communauté est-africaine, la RDC inaugure un corridor de l’océan Indien à l’océan Atlantique, ainsi que du nord au sud, agrandissant ainsi le potentiel économique et commercial de la région », estime le géopolitologue et universitaire rwandais, Ismaël Buchanan.

Interrogé par la MAP, ce professeur des sciences politiques à l’Université internationale du Rwanda (UR) et consultant en relations internationales relève que la RDC possède l’inter-connectivité régionale la plus solide de la région, ce qui est « très favorable » au commerce transfrontalier et à l’intégration économique régionale.

« La RDC dispose de onze corridors économiques majeurs qui facilitent les flux commerciaux dans la région en connectant l’Afrique centrale à l’Afrique australe et à une grande partie de l’Afrique de l’Est », a-t-il fait observer.

Rappelant que la RDC et la Tanzanie contrôlent à part presque égales la quasi-totalité du Grand Lac Tanganyika, le géopolitologue a soutenu que l’admission de Kinshasa dans le bloc régional contribuera également à attirer davantage d’investissements dans la région et à mieux tirer parti des ressources naturelles que regorgent les pays de la Communauté.

« Avec ses 100 millions d’habitants et plus, la RDC portera la population totale de la communauté à environ 300 millions, augmentant ainsi considérablement les marchés potentiels et le volume du commerce transfrontalier », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, M. Buchanan a souligné que l’adhésion de Kinshasa à l’EAC offre aussi des avantages et opportunités considérables pour la RDC, expliquant dans ce sens que le pays bénéficiera de la réduction des tarifs douaniers pour les marchandises réceptionnées dans les ports de Mombasa (Kenya) et de Dar es-Salaam (Tanzanie) et plusieurs facilités administratives.

L’intégration de la RDC à l’espace commun de télécommunications permettra la réduction des coûts avec les pays voisins, a-t- il poursuivi, ajoutant que Kinshasa bénéficiera également de la réduction des charges pour les activités commerciales et économiques ainsi qu’une facilitation de la mobilité des citoyens congolais dans les pays de l’Est.

La RDC pourrait également tirer profit de la mise en œuvre du Pacte de sécurité collective de l’EAC visant à lutter contre l’activisme des groupes armés opérant dans la région, a-t-il conclu.

Le président en exercice de l’EAC, le président kényan Uhuru Kenyatta, a officialisé mardi l’adhésion de la RDC lors d’un sommet extraordinaire en ligne des dirigeants des États membres. D’après Uhuru Kenyatta, « l’entrée de la RDC marque un moment capital dans l’histoire de l’intégration de la région ».

La Communauté d’Afrique de l’Est a initialement été fondée le 1er décembre 1967, puis a été dissoute en 1977 avant d’être recréée le 7 juillet 2000. En 2010, la CAE lance son propre marché commun des biens, du travail et des capitaux de la région avec l’objectif de la création, au cours des prochaines années, d’une monnaie commune et d’une fédération politique.

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