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Soudan du Sud. Le gouvernement prolonge de deux ans son mandat « de transition »

Le gouvernement d’union nationale du Soudan du Sud a annoncé jeudi prolonger de deux ans de la « période de transition » post-guerre civile, censée s’achever en 2023, dans une nouvelle « feuille de route » de l’accord de paix dénoncée par certains parrains étrangers.

« Après de longues délibérations, le comité (d’application de l’accord de 2018, ndlr) a convenu de prolonger la période de transition de 24 mois », a annoncé le ministre des Affaires gouvernementales, Martin Elia Lomuro, devant des diplomates, le président Salva Kiir et le premier vice-président Riek Machar.

« Une nouvelle feuille de route a été convenue », a-t-il ajouté, expliquant que cette décision avait été prise « pour relever les défis qui entravent la mise en œuvre de l’accord de paix ».

Prévue pour 2022 après plusieurs reports, la fin de la « période de transition » avait été repoussée à février 2023 face au manque de progrès de nombreuses dispositions prévues dans l’accord de paix qui a mis fin en 2018 à une sanglante guerre civile de cinq ans entre les ennemis jurés Riek Machar et Salva Kiir. Le conflit avait fait près de 400.000 morts et des millions de déplacés.

Cet accord a débouché sur un partage du pouvoir au sein d’un gouvernement d’union nationale investi en février 2020, avec M. Kiir au poste de président et M. Machar à celui de vice-président.

Les représentants des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de la Norvège, la « troïka » qui a parrainé l’indépendance du pays en 2011, ont boycotté la réunion lors de laquelle l’annonce de cette prolongation a été faite.

Dans une lettre au président Salva Kiir, ils ont déploré que toutes les parties concernées n’aient pas été consultées.

« Nous vous écrivons personnellement pour vous exprimer notre profonde inquiétude sur le fait que des consultations inclusives doivent avoir lieu avec la société civile, les groupes religieux, acteurs économiques, groupes de femmes, représentants de la jeunesse, personnes éminentes et partenaires internationaux avant que le R-ARCSS (l’accord de paix de 2018, ndlr) soit amendé », écrivent-ils

« Le fait qu’une feuille de route ou une extension soient considérées légitimes par la population du Soudan du Sud et la communauté internationale, dépend d’un processus de consultations inclusif », ajoutent-ils.

« Nous ne pouvons garantir que nous serons en mesure de soutenir une feuille de route ou une extension dans d’autres circonstances. La feuille de route doit démontrer comment une nouvelle extension diffère des précédentes et inclut des étapes pour un net progrès dans l’instauration des institutions et des mécanismes nécessaires à la tenue d’élections », préviennent-ils.

De nombreuses dispositions de l’accord de 2018 restent inappliquées, en raison notamment de querelles persistantes entre les deux rivaux.

Ceux-ci ont annoncé en avril accepter de former un commandement unifié des forces armées, une de ces nombreuses modalités toujours inachevées. Mais le pays reste en proie à des affrontements meurtriers au niveau local.

Depuis son indépendance, le plus jeune pays du monde est en proie à des violences à caractère politico-ethnique et à une instabilité chronique.

Malgré d’immenses ressources pétrolières, il est également parmi les plus pauvres au monde et est durement frappé par une crise économique et alimentaire.

Près de neuf millions d’habitants, sur une population de plus de 11 millions, vont avoir besoin d’une aide internationale cette année en raison de cette crise alimentaire mais aussi du regain de violences, selon l’ONU.

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