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L’Afrique du Sud ébranlée par un énième scandale de corruption

En Afrique du Sud, les scandales de corruption rocambolesques se suivent, mais ne se ressemblent pas. Cette fois-ci, la championne n’est autre que la présidente du Parlement, Nosiviwe Mapisa-Nqakula.

Alors que le pays se prépare à des élections générales décisives, qui pourraient sonner le glas de la domination du Congrès National Africain (ANC), parti au pouvoir depuis 30 ans, une nouvelle tempête politico-législative s’abat soudainement sur le pays.

Mardi dernier, une unité spéciale de police, agissant au nom de l’Autorité nationale des poursuites pénales (NPA), a effectué une perquisition au domicile de Mme Mapisa-Nqakula, à Johannesburg, pour des allégations de corruption.

Le raid fait suite à des assertions selon lesquelles elle aurait sollicité et reçu au moins 200.000 dollars (4 millions de rands) en espèces auprès d’un ancien entrepreneur militaire au cours de son mandat de ministre de la Défense.

Les accusations de corruption et de blanchiment d’argent portées contre elle auraient été formulées dans une déclaration sous serment soumise à la Direction des enquêtes par Nombasa Ntsondwa-Ndhlovu, le propriétaire de la compagnie de fret et de logistique «Umkhombe Marine», qui a révélé, dans son affidavit, avoir donné des liasses d’argent à Mapisa-Mqakula à 10 reprises entre novembre 2016 et juillet 2019.

Empêtrée dans ce scandale à odeur nauséabonde, la haute responsable de l’ANC ne sait plus à quel saint se vouer. Elle a, dans la foulée des évènements, annoncé avoir pris un congé spécial de son poste de présidente de l’Assemblée nationale, avec effet immédiat. Et quelques heures après cette annonce, elle a lancé une tentative judiciaire urgente pour interdire aux forces de l’ordre de l’arrêter pour corruption.

A travers cette tentative, elle ambitionne d’obtenir une ordonnance du tribunal lui permettant de comparaître sur le banc des accusés sur convocation au lieu d’être arrêtée.

Mais c’est sans convaincre les partis de l’opposition qui ont à l’unanimité exigé sa démission, estimant que «rien de moins que cela serait une parodie du Parlement et, plus important encore, de l’Afrique du Sud».

Le fait que la mise en cause se soit retirée et n’ait pas démissionné a conduit le principal parti d’opposition du pays, l’Alliance démocratique (DA), à déposer une motion de censure, la deuxième à laquelle Mapisa-Nqakula est confrontée en un an. En mars 2023, elle a survécu à la motion de censure déposée par le parti des Combattants pour la liberté économique (EFF) pour sa «mauvaise conduite».

«Ce congé spécial n’est rien d’autre qu’une échappatoire et la motion de censure doit être débattue et décidée avant la levée de l’Assemblée nationale le 28 mars», a déclaré à ce propos le chef de file du DA, Siviwe Gwarube.

Décidément, à l’approche des élections générales du 29 mai prochain, ce nouveau scandale à rebondissement portera indubitablement atteinte à l’ANC au pouvoir, dont de nombreux dirigeants se sont d’ailleurs forgés la triste réputation de champions de la corruption et de la capture de l’Etat, comme en atteste d’ailleurs le rapport de la Commission Zondo.

 

MAP

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