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Production des vaccins contre le Covid-19. Le Maroc, l’Egypte, l’Afrique du Sud et le Sénégal dans les startings blocks

Pour la vaccination contre le Covid-19, les pays africains reposent, pour l’heure, essentiellement sur les dons et les exportations. Quelques pays entendent s’imposer comme les meneurs continentaux de la production du sérum. 

L’Afrique accuse toujours un sérieux retard en la matière, même si le Nord du continent tend à tirer son épingle du jeu. Récemment, le Groupe de travail des dirigeants multilatéraux sur le Covid-19, qui réunit des dirigeants du Fonds monétaire international, du Groupe de la Banque mondiale, de l’Organisation mondiale de la Santé et de l’Organisation mondiale du commerce, alertait sur la situation : « il est alarmant de constater un déploiement à deux vitesses des vaccins contre la COVID-19. La proportion des adultes complètement vaccinés est de 2 % dans la plupart des pays à revenu faible […] dont la majorité se trouvent en Afrique […] »

L’Egypte, fer de lance africain ?

Compte tenu de ses maoneuvres et déclarations officielles, l’Egypte aspire à devenir la locomotive africaine. Le 30 juin dernier, elle fait office de précurseuse avec la production de 300.000 doses du vaccin chinois Sinovac, les premières « made in Africa ».

En avril déjà, la firme égyptienne Minapharm, sa filiale berlinoise, ProBioGen Ag, et le Fonds russe d’investissement direct (RDIF) entérinent un accord pour produire, dans un premier temps, 40 millions de doses par an de Spoutnik V, la formule russe. Le lancement doit intervenir au 3ème trimestre de 2021 et la distribution est prévue à l’échelle mondiale.

Le 1er septembre, la ministre de la Santé, Hala Zayed, dévoile l’intention du pays d’accélérer la cadence. Via deux usines basées au Caire et après accord avec l’industriel chinois, il  envisage de fabriquer « plus de 200 millions de doses par an » pour l’une, de quoi couvrir les besoins nationaux.

La seconde tounerait à un rythme de « trois millions de doses par jour soit environ un milliard par an. » Les sérums confectionnés par celle-ci pourraient être destinés à l’exportation et ainsi répondre à la demande de l’Afrique entière.

Un tel accomplissement positionnerait le pays en « plus grand producteur de vaccins du Moyen-Orient et d’Afrique. »

 

L’Afrique du Sud attend Pfizer/BioNTech

Fin juillet 2021, la firme pharmaceutique sud-africaine, Aspen, livre son premier lot de Johnson & Johnson produit sur le territoire.

Une semaine plus tôt, le 21 juillet, les laboratoires Pfizer et BioNTech officialisent leur association avec l’industriel local, Biovac. A compter de 2022, le duo germano-américain réalisera l’étape finale de production de son vaccin au Cap. Il s’agit du premier partenariat établi par le consortium en dehors de l’Europe et de l’Amérique du Nord.

Il vise, selon un communiqué des fabricants, à la conception de 100 millions de doses annuelles, « exclusivement » adressées aux 55 pays de « l’Union africaine« .

Pfizer et BioNTech conservent dans un premier temps la main sur l’élaboration de l’ARN messager. Les usines du Cap procèderont à la mise en flacon. Les deux laboratoires ont toutefois précisé que le transfert des technologies et l’installation des machines nécessaires allait démarrer « immédiatement« .

Cette « percée » selon les mots du président, Cyril Ramaphosa, se conforme aux ambitions de ce dernier. Le dirigeant espère faire de l’Afrique du Sud un centre de production de vaccins à ARNm.

Le Maroc, bientôt des vaccins « made in Morocco » ?

Le royaume chérifien entend s’inviter dans la danse des producteurs africains de vaccins contre le coronavirus. Le 5 juillet, le groupe chinois Sinopharm et le pays ratifient des conventions relatives à la fabrication et « mise en seringue » sur le territoire du sérum anti-Covid-19, rapporte l’agence marocaine de presse (MAP).

Elle précise alors que l’objectif premier est de « développer des vaccins « made in Morocco » et assurer l’autosuffisance du pays tout en approvisionnant le continent africain et les pays maghrébins voisins. » Le pays se voit en « pourvoyeur de sécurité sanitaire à l’échelle continentale. »

Le projet se chiffre à 500 millions de dollars avec un objectif de production mensuelle à court terme de « 5 millions de doses […] avant de passer à la vitesse de croisière sur le moyen terme« , sans qu’il n’y ait plus de précisions sur ces futures capacités.

Le Sénégal, pour sa « souveraineté pharmaceutique et médicale »

Le 9 juillet dernier, plusieurs pays (France, Allemagne, Belgique) et institutions européens (Commission européenne, Banque européenne d’investisssements) et les Etats-Unis, entre autres, paraphent un accord avec le Sénégal, à Dakar.

D’un montant de 200 millions d’euros, il doit contribuer à financer l’installation d’une usine de production de vaccins contre le Covid-19, hébergée par l’Institut Pasteur de Dakar (IPK).

L’initiative vise à la « souveraineté pharmaceutique et médicale » du pays et de l’Afrique, selon les mots du ministre sénégalais de l’Economie, Amadou Hott, qui évoque également les prix d’acquisition des sérums.  » [Ce projet permettra] d’améliorer l’accès à des vaccins à des prix abordables en Afrique et (en) faciliter la production pour faire face efficacement aux pandémies. »

 

(avec AFP)l

 

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